Huiles, pesticides, pneus : comment s’en débarrasser ?
Les huiles de vidange
L’huile de vidange (ou huile moteur) est utilisée pour la lubrification des moteurs à explosion présents dans toutes les voitures modernes. Il en existe 3 sortes :
- - Minérale, elle est créée directement à partir du raffinage du pétrole brut,
- - Synthétique, fabriquée en laboratoire, elle est plus fluide et s’évapore moins vite que l’huile minérale,
- - Semi-synthétique, elle est le fruit du mélange des deux autres huiles.
Dans tous les cas, elles contiennent de nombreux éléments toxiques, non seulement pour la santé, mais aussi pour l’environnement. Non biodégradables, elles doivent impérativement être recyclées par des sociétés agréées : il en existe une quarantaine en France.
Pourquoi recycler les huiles de vidange ?
Un seul litre d’huile de vidange dans la nature génère 1 000 m3 d’eau polluée, empêchant la faune et la flore sous-marine de s’y oxygéner, pendant plusieurs années. De plus, une fois jetées dans les égouts elles perturbent les processus d’épuration biologiques. Pire, les incinérer pollue l’air, car les émanations rejettent du gaz à effet de serre et des dioxines.
En France, on récolte environ 210 000 tonnes d’huiles usagées par an1. Elles sont collectées puis recyclées :
- - 70 % sont revalorisées et vont pouvoir servir à nouveau. Avec 3L d’huile usagée, 1L d’huile de base est fabriquée.
- - 30 % sont valorisées énergiquement, en étant incinérées sur des sites industriels autorisés (notamment dans le domaine de la cimenterie)2.
Comment les recycler ?
Le recyclage : Déposez-les dans une déchetterie, chez votre garagiste ou bien chez votre distributeur automobile !
Attention, ne pas mélanger ces huiles avec d’autres types, tels que les huiles de friture, des eaux usées, etc. Leurs méthodes de recyclages sont différentes.
Écologiquement, comment faire mieux ?
Comme les vidanges doivent être systématiquement réalisées tous les 10 000 km, il est conseillé de moins utiliser sa voiture, en privilégiant des solutions alternatives : transports en commun, vélo, vélo électrique, covoiturage...
Vous pouvez également acheter de l’huile de moteur recyclée : aujourd’hui, Osilub, spécialisée dans cette régénération, parvient à recycler 75 % du volume d’huile (contre 40 % dans le traitement classique) pour en faire des huiles de moteur haut de gamme.
Les pneumatiques usagés
Les pneus sont fabriqués à partir de caoutchouc (naturel ou synthétique) et d’adjuvants comme le slice, le noir de carbone, le souffre, la résine, etc.
Son impact environnemental se situe déjà au niveau de sa composition elle-même : les matériaux utilisés ont des répercussions néfastes sur l’environnement. Puis, au niveau de la consommation du véhicule : en effet, de mauvais pneus entraîneront une augmentation de la consommation de carburant.
Pourquoi recycler les pneumatiques usagés ?
La loi française interdit de les brûler ou de se débarrasser de pneumatiques dans la nature ou en décharge.Or, en France, les déchets de caoutchouc sont estimés à 500 000 tonnes par an.
Il existe 4 façons de les recycler :
- - Valoriser le caoutchouc: revêtements de routes, de sols industriels, matériau pour l’isolation phonique, écrans anti-bruit…
- - Remise à neuf: on va pouvoir les rechaper pour les remettre en état de fonctionnement
- - Valorisation énergétique: il sera utilisé en substitution d’une autre énergie, en cimenterie ou dans l’industrie papetière, par exemple.
- - Recyclage artistique et pratique: sculpture, élément de décoration dans une chambre, réalisation d’un pouf… Les idées ne manquent pas, et font du bien à la planète !
Comment les recycler ?
Le recyclage : Déposez-les dans une déchetterie, chez votre garagiste ou confiez-les à des entreprises spécialisées comme Aliapur.
Écologiquement, comment faire mieux ?
Pour des raisons de sécurité, les pneus doivent être changés dès qu’ils sont usés. Dès lors, pour limiter leur usage, vous devez réduire vos déplacements en voiture et favoriser d’autres modes de transport.
À noter qu’il existe aussi des marques ne fabriquant que des pneus recyclés, plus doux avec l’environnement, comme Insa Turbo.
Les pesticides et produits phytosanitaires
Néfastes aussi bien pour l’environnement que pour votre santé, les pesticides sont à l’origine de déchets classés comme dangereux. Potentiellement cancérigènes, ces produits présentent un important risque neurologique et hormonal en cas d’ingestion. Sans compter qu’ils polluent également les cours d’eau et les sols.
Il existe 2 types de déchets phytosanitaires :
- - Les Produits Phytosanitaires non Utilisés (PPNU), qui sont périmés ou bien interdits,
- - Les Emballages Vides de Produits Phytosanitaires (EVPP) contenant des résidus de pesticides, ou contaminés par des résidus par simple contact avec la boîte ou un pesticide.
Pourquoi recycler les déchets phytosanitaires ?
Depuis janvier 2019, il est désormais interdit de posséder ou de vendre un certain nombre de pesticides, comme le glyphosate. Cette interdiction concerne aussi bien l’État et les collectivités territoriales que les particuliers. Les contrevenants s’exposent à 6 mois d’emprisonnement et une amende de 150 000 €, en application de l’article L253-17 du Code rural et de la pêche maritime.
Il faut savoir qu’il est impossible de recycler ou de régénérer les déchets phytosanitaires : ces derniers sont stockés dans des conteneurs spéciaux pour être incinérés dans des usines spécialisées.
Comment les recycler ?
Le recyclage : Déposez-les dans une déchetterie ! À noter que le réseau ECODDS est chargé de la collecte et du traitement des déchets chimiques ménagers, et notamment des pesticides : son site répertorie les lieux de collecte pour ces déchets.
Attention, veillez à ce que le contenant soit bien fermé pour éviter les écoulements.
Écologiquement, comment faire mieux ?
Pour éviter d’utiliser des pesticides, heureusement, il existe plusieurs alternatives :
- - Des insecticides naturels à fabriquer soi-même, avec des tutoriels sur internet, par exemple,
- - Des animaux ou insectes alliés du jardin, comme les coccinelles
- - Du compost maison,
- - Des rotations de cultures, pour éviter la prolifération de germes pathogènes ou d’insectes spécifiques à une culture,
- - Des associations de plantes repoussant certains prédateurs.
Un mot sur les déchets amiantés
L’amiante est un minéral à texture fibreuse résistant à l’action du feu. Extrêmement populaire dans les années 1960 en France, notamment dans le BTP, il est finalement déclaré dangereux pour la santé et interdit en 1997, mais reste très présent dans nos bâtiments.
Il faut distinguer 2 types de déchets amiantés :
- - Déchets d’amiante friables, les plus susceptibles d’émettre des fibres en cas de chocs, de vibrations ou de mouvement d’air,
- - Déchets d’amiante lié, qui ne libèrent ses fibres qu’avec des actions mécaniques (travaux de sciage, perçage, casse, démolition, etc.).
Pourquoi recycler les déchets d’amiante ?
Quand l’amiante se désagrège, il libère des fibres microscopiques qui sont suspendues dans les airs. Une fois inhalées, elles peuvent atteindre les alvéoles pulmonaires et causer de graves problèmes respiratoires.
Bien que mentionner la présence d’amiante soit obligatoire depuis 1988, il est conseillé de se séparer des produits sur lesquels vous avez le moindre doute.
Comment les recycler ?
Le recyclage de l’amiante friable ou lié : appelez une entreprise spécialisée ! Leurs coordonnées sont disponibles sur ces sites : Qualibat et AFNOR.
Écologiquement, comment faire mieux ?
La production et l’utilisation de l’amiante sont désormais interdites depuis 1997 en France, mais le processus de récupération de la totalité de l’amiante précédemment utilisée sera long...
Mis à part l’amiante, qui se traite différemment, le bon réflexe à adopter, c’est d’aller en déchetterie et de ne pas mélanger ses déchets entre eux, pour assurer leur recyclage !
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