Les chiffres du recyclage : beaucoup de progrès, mais des améliorations encore nécessaires !

Selon les dernières statistiques fournies par Éco-Systèmes, organisme spécialisé dans le recyclage des appareils électriques et électroniques, le recyclage progresse en France. Par exemple, entre 2017 et 2018, on a collecté et traité plus de déchets, ce qui signifie avant tout que les consommateurs prennent conscience de la nécessité de trier les encombrants, et de se diriger vers les bons interlocuteurs pour chaque objet dont ils souhaitent se débarrasser. Pour autant, d’autres informations prouvent que des progrès majeurs restent à faire : le point sur la situation actuelle et les éléments qui méritent d’être travaillés.

Bonne nouvelle : la France produit de moins en moins de déchets

Entre 2012 et 2015, la production de déchets a baissé en France : nous sommes partis sur une base de 345 millions de tonnes, pour descendre à 324,5 millions de tonnes en 2015. Il est important de savoir que ce chiffre ne concerne pas uniquement les particuliers, puisqu’un cinquième des déchets (environ 20 %) provient des différents secteurs de l’économie (agriculture, industrie, etc.).

Toutefois, on observe parallèlement que la quantité de déchets ménagers produits par habitant tend aussi à diminuer, et ceci depuis le début des années 2000. On attribue cette amélioration à différents facteurs : en ce qui concerne les industriels, beaucoup de marques font des efforts pour réduire les emballages, et favoriser autant que possible les matières recyclables. Dans les collectivités, on pratique des politiques incitatives pour que la majeure partie des familles adopte définitivement le tri sélectif. Enfin, il y a une véritable prise de conscience du côté des consommateurs. Beaucoup tendent vers le « zéro déchet », ou essaient tout du moins de limiter leur impact énergétique. À titre d’exemple, de plus en plus d’individus, y compris dans les villes, se lancent dans la conception de leur propre compost !

Selon une enquête Ipsos menée pour l’entreprise de recyclage Citeo, près d’un Français sur deux trie systématiquement ses emballages. Si les trieurs sont plus nombreux en secteur urbain que dans les villes, on se félicite de voir que la pratique se démocratise chez des populations plus difficiles à sensibiliser, comme les personnes souvent isolées vivant en HLM ou les plus jeunes, âgés entre 15 et 19 ans.

Un bilan plus nuancé pour le plastique : entre prise de conscience et manque d’initiatives adaptées

Selon les chiffres fournis par le site Planetoscope, nous produisons 3,3 millions de tonnes de déchets plastiques par an en France, soit 104 kilogrammes par personne. Seulement un peu plus d’un cinquième de cette production finit au recyclage (21,4 % en 2014).

Les consommateurs sont conscients de la dangerosité de ce matériau utilisé au quotidien : moins de 0,1 % des restes sont largués dans la nature (même si ce taux devrait être de 0 %, on se rassure de ne pas le voir augmenter).

Toutefois, nous accusons un véritable retard dans la valorisation de cette matière : une fois collectée, elle est mise en décharge à 45 % et recyclée à 17 %. Si l’on se compare à nos voisins suisses, la marge de progrès à faire se révèle très importante : dans ce pays, le taux de valorisation des matières plastiques frôle les 100 %...

Les textiles, de mieux en mieux traités mais les Français ont du mal à s’en séparer !

Le recyclage des textiles progresse en France : si nous en avons récolté 138 000 tonnes en 2012, le chiffre était de 150 000 tonnes un an plus tard, en 2013. En 2015, nous avons même atteint les 195 000 tonnes, selon les données fournies par Eco tLc et relayées par Planetoscope.

Cette pratique consistant à recycler les textiles demeure extrêmement utile pour notre économie, car plus de la moitié des éléments collectés est dans un état assez satisfaisant pour intégrer les circuits caritatifs et profiter aux plus démunis.

Malgré tout, une ombre reste au tableau : 21 % des Français ont du mal à se séparer des vêtements dont ils ne portent plus, ce qui représente évidemment un manque à gagner pour le secteur.

Le recyclage booste notre économie

Essentiel pour notre planète et pour réduire autant que possible notre empreinte écologique, le recyclage profite aussi à notre économie. En effet, cette filière industrielle fait partie de celles qui se portent très bien, puisqu’elle fournit pas moins de 130 000 emplois à temps plein, rien qu’en Île-de-France. Dans la région, ce secteur progresse trois fois plus rapidement que les autres.

De plus, il ne faut pas oublier qu’il existe des réseaux solidaires comme les ressourceries, qui récoltent les appareils défectueux des particuliers dans l’optique de les réparer et de les revendre ou de les céder à des associations. Bien souvent, ces structures fonctionnent en employant des personnes marginalisées, en chômage de longue durée, qui parviennent difficilement à s’intégrer socialement.

Comment devenir de meilleurs élèves en termes de recyclage ?

Si le recyclage en France prend le bon chemin, la simple comparaison avec d’autres pays européens plus exemplaires nous prouve que des progrès restent nécessaires. Alors quels sont les moyens possibles pour recycler davantage dans nos régions ?

Cette question mérite une approche pluridisciplinaire, car elle concerne des acteurs multiples :

• - Les fabricants doivent viser l’éco-conception au maximum, et penser dès la création aux alternatives de traitement une fois l’objet en fin de vie.
• - Les consommateurs ont besoin d’être sensibilisés aux impacts de l’usage de certains emballages et à la négligence de leur recyclabilité, tout en apprenant à mobiliser les alternatives pour réduire leurs déchets.
• - Les collectivités sont chargées de développer des processus adaptés pour faciliter le recyclage à échelle locale.

En bref, pour que le recyclage continue sa progression, tout le monde doit s’impliquer, des grands décideurs aux petits consommateurs, en passant par les industriels, les mairies et toutes les entreprises !