Compulsion à jeter et syllogomanie deux troubles opposés reposant sur le mécanisme des TOCS.
Nous vous parlons fréquemment de la syllogomanie, ce trouble psychologique qui pousse de nombreuses personnes à entasser toutes sortes d’objets chez elles, parce qu’elles ont tendance à faire de l’accumulation maladive. Mais ce que l’on sait moins, c’est qu’un autre désordre peut handicaper certaines personnes : le besoin compulsif de tout jeter. Le mécanisme est inversé, mais c’est toujours le même problème qui est à l’origine de tous ces symptômes : les TOCS, troubles obsessionnels compulsifs.
Zoom sur la compulsion à jeter
Ce besoin maladif de ne rien conserver
En France, on connaît déjà très bien la syllogomanie, cette maladie qui pousse ses victimes à conserver de nombreux objets chez eux, quitte parfois à réduire leur qualité de vie (environnement malsain, poussière, moisissures, champignons et autres nuisibles sont des conséquences directes de l’entassement).
Cependant, on parle beaucoup moins du trouble psychologique entraînant des comportements inverses, celui qui incite les individus à tout jeter. Les retombées, puisqu’elles sont moins spectaculaires, ne font pas autant parler d’elles. Pourtant, aux États-Unis, on considère ce trouble comme une pathologie à part entière.
Selon les quelques experts qui s’intéressent au phénomène, la compulsion à tout jeter ne serait, en réalité, pas opposée aux troubles de l’entassement. En effet, pour les chercheurs, les TOCS, Troubles Obsessionnels Compulsifs, sont toujours à l’origine des désordres psychologiques. Ainsi, dans le cas du dénuement le plus total ou, à l’inverse, de l’accumulation maladive, les mécanismes sont traditionnellement identiques.
Les modes actuelles génèrent-elles des comportements maladifs?
Aujourd’hui, la tendance est au minimalisme. Beaucoup de personnes, quand elles rangent leur intérieur, font le nécessaire pour ne garder que l’essentiel, afin de se soulager de toutes les pollutions qui peuvent constituer un frein à leur bien-être.
Dans cette optique, il pourrait être tentant de faire quelques raccourcis : notre mode actuelle, valorisant le fait de se contenter du minimum et d’éviter toute accumulation, serait-elle à l’origine des compulsions à tout jeter?
Selon les psychiatres, il faut bien identifier les personnes qui cultivent un certain art de vivre des sujets atteints de TOCS, car il s’agit de deux profils complètement différents et, généralement, être dans la première catégorie n’implique pas forcément un risque de basculer, un jour, dans la seconde, plus obscure.
Un trouble souvent lié aux TOCS d’hygiène et de rangement
Les TOCS de rangement et d’hygiène concernent de nombreuses victimes, à des degrés très variables d’un individu à l’autre. D’une façon très générale, les sujets touchés sont extrêmement angoissés par la saleté — ou par la simple idée que des bactéries puissent proliférer chez elles.
Dans certains cas, la maladie se manifeste par un besoin incontrôlable de tout aligner strictement. Les livres sur les étagères, les magazines sur une table basse, les couverts sur une table à manger : tout doit être parfaitement symétrique, et la personne peut parfois perdre des heures, chaque jour, à s’en assurer.
Et quand on a peur de vivre dans un environnement sale ou encombré, on peut aller jusqu’à la compulsion à jeter. D’un extrême à l’autre, la frontière est souvent plus poreuse qu’on ne le croit : il n’est pas impossible de basculer de la compulsion à jeter à la syllogomanie — et inversement, car il s’agit de troubles animés par les mêmes systèmes, ceux des troubles obsessionnels compulsifs.
Comment guérir de la syllogomanie ou de la compulsion à jeter?
Une prise en charge à l’origine du problème
Pour un individu syllogomane, puisque la maison ou l’appartement est encombré par de très nombreux objets inutilisés, il convient naturellement de commencer par ranger et trier tout ce qui n’a pas lieu d’être conservé.
Quand l’accumulation a pris de trop importantes proportions, on recommande de faire appel à une société comme Débarras de Maison. Nous pouvons intervenir dans l’optique d’aider une personne victime du syndrome d’accumulation de Diogène à reprendre un nouveau départ. Nous retirons ce qui doit être débarrassé et, selon les consignes de chaque client, nous prenons également soin de mettre de côté ce qui doit être conservé.
Dans le cadre d’une compulsion à jeter, il faut accompagner la personne atteinte chez elle pour l’aider à conserver ce qui peut être utile, afin d’éviter qu’elle ne vive dans le dénuement le plus total, car trop jeter peut aussi être dommageable, surtout quand la personne se débarrasse d’éléments qui fonctionnent encore parfaitement, par exemple.
Une prise en charge médicale obligatoire
Que l’on se situe face à une personne atteinte de syllogomanie ou de compulsion à jeter, l’individu est toujours victime de TOCS, il se sent mal dans sa peau et vit généralement une véritable situation de dépression. Pour l’aider, il faut tout naturellement envisager une prise en charge médicale.
Pour commencer, on conseille de consulter un psychologue ou un psychiatre, sachant que des approches plus ciblées sont parfois nécessaires. Par exemple, on peut mettre en place une thérapie cognitivo-comportementale, dans l’optique d’aider la personne à identifier l’origine de sa maladie et à solutionner le tout de façon durable.
Parfois, une prise en charge médicale est aussi nécessaire, car l’angoisse est si importante qu’il faut une prescription médicale (traitements médicamenteux contre le stress ou les insomnies, notamment).
D’un extrême à l’autre?
Si nous évoquons simultanément la syllogomanie et la compulsion à jeter sur Débarras de Maison, c’est pour une raison assez simple à comprendre : toute personne atteinte de l’un de ces problèmes peut, un jour, avoir besoin de nos services afin de retrouver l’ordre chez elle.
En effet, notre aide pour les syllogomanes est réelle et toujours appréciée. Mais il n’est pas impossible de trouver des malades qui entassent compulsivement après avoir jeté compulsivement, car ces deux maladies en apparence opposées sont, en réalité, assez proches.
Connaître l’existence de ces deux maladies permet également à l’entourage de mieux se projeter dans la guérison. Ainsi, quand un proche qui avait le trouble de Diogène semble aller beaucoup mieux car il ne conserve plus rien d’inutile, il faut rester vigilant afin de s’assurer qu’il ne bascule pas dans l’autre extrême!
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